Ni effraction, ni vols, ni dégradations, uniquement des photos...
FONDERIE COLBERT
L'histoire
L’urbex a ses règles, et la préservation de ces vestiges du temps, passe souvent par le silence. Il est donc toujours difficile de raconter l’histoire d’un lieu sans trop en révéler. Plus difficile encore quand l’histoire remonte aussi loin dans le temps.
Dès le XVIème siècle, une papeterie, qui profite de la rivière attenante, et une forge se partagent le site (La papeterie fermera ses portes en 1820).
Un maître des forges y fabrique des ancres marines. Un siècle plus tard cette même forge est reconnue Forge Royale par Colbert.
En 1727, le site est racheté et la Fonderie prend un nouveau nom ; elle exploite alors le minerai d’un filon proche.
En 1750, suite à une violente crue, l’usine est une première fois détruite et reconstruite, mais une seconde crue, cent ans plus tard, met fin à l’exploitation du minerai et la fonderie se spécialise alors dans l’industrie monétaire et d’orfèvrerie. L’usine prospère jusqu’à s'étendre sur 12000m2.
À la fin du XIXe siècle, elle est absorbée par une société parisienne. Les décennies suivantes sont marquées par des transformations, des espoirs, des revers.
Une dernière page se tourne en 1993, depuis le lieu sommeille…
L'Exploration (2025)
Quelques indices, quelques recherches, rapidement l'adresse se précise. Une vérification sur Google Earth semble confirmer mes suppositions. J'entrevois même un accès possible, je décide de tenter l’aventure par une belle journée ensoleillée.
Sur place, le passage repéré sut le Net semble encourageant, je l'emprunte et j’arrive assez vite sur un grillage éventré. Manifestement, quelqu’un est déjà passé par là. Mais la pente derrière la clôture est raide et le retour s'annoncerait tout aussi compliqué. Je n’hésite pas longtemps : aussi tentant soit-il, un urbex ne justifie jamais de se mettre en danger. Je rebrousse chemin.
Je tente un autre accès, même constat. Ma stratégie n'est pas la bonne, si je dois accéder à ce spot ce ne sera pas de ce côté...
Retour à la voiture. Maps est mon allié… Une nouvelle option se profile. Elle semble prometteuse. Mais très vite, le parcours devient difficile. Plusieurs fois, l’envie de renoncer me traverse. Je persévère.
Enfin, un sentier dégagé, un portail ouvert… L’usine s’offre à moi.
L’accès — peut-être le plus compliqué que j’aie eu à braver — a sans doute contribué à préserver les lieux.
Plus de deux heures d’exploration, seul, dans le calme. J’imagine les ambiances d’autrefois. Ici les atmosphères surchauffées, les bruits mécaniques...là la maintenance , le labo ou encore les bureaux… Je l’ai déjà dit ailleurs : une usine n’est pas un château, mais elle n’en est pas moins chargée d’émotions.
Le retour ne sera pas plus simple. Arrivé devant un passage escarpé, je doute d’être passé par là à l’aller. Trop raide, trop dangereux. Je tente un détour qui m'amène dans une impasse. Je reviens donc sur mes pas et je dois me rendre à l’évidence : c’est bien ce chemin que j’ai emprunté.
Pas d'autre choix que de descendre… sur les fesses.
Place aux photos :